Dvar Torah – Parachat Toldot : Les Bnei Israël, entre Étoiles et Sable
Dans la Parachat Toldot, Hachem bénit Itshak en lui promettant que sa descendance sera « nombreuse comme les étoiles du ciel ». Cette métaphore des étoiles est récurrente dans la Torah, tout comme celle du sable, souvent utilisée pour décrire le peuple juif. Ces deux comparaisons soulèvent une question intrigante : pourquoi la Torah utilise-t-elle à la fois les étoiles et le sable pour représenter les Bnei Israël, deux éléments si différents dans leur nature ?
Étoiles et sable : une double symbolique
La Guemara dans Massehet Meguila apporte un éclairage fascinant : lorsque les Bnei Israël s’élèvent spirituellement, ils sont comparés aux étoiles. En revanche, lorsqu’ils sont dans une situation spirituelle dégradée, Has vechalom, ils sont comparés au sable. À première vue, cette idée semble paradoxale. Le sable, composé de millions de grains collés les uns aux autres, symbolise l’unité et la solidarité. En revanche, les étoiles, bien qu’éclatantes, paraissent dispersées dans le ciel, séparées par des distances immenses. Pourquoi alors la Guemara semble-t-elle suggérer que les étoiles représentent un idéal supérieur ?
Une réponse du Rabbi Israël de Tchorktov
Rabbi Israël de Tchorktov répond à cette interrogation avec une profondeur remarquable. Il explique que les étoiles ne sont pas réellement dispersées : elles sont organisées en constellations et en systèmes, où une grande étoile éclaire et guide les autres, comme dans notre système solaire. Cette organisation reflète une unité spirituelle puissante, où chaque élément a sa place et son rôle, tout en suivant une force centrale.
À l’inverse, bien que les grains de sable semblent proches, ils sont en réalité indépendants les uns des autres. Le moindre souffle de vent peut les disperser, brisant cette illusion d’unité. Le sable devient ainsi une métaphore d’un peuple sans cohésion, vulnérable face aux épreuves.
Une parabole : le puzzle et les cailloux
Imaginons une personne qui possède deux objets : un puzzle et un tas de petits cailloux. Lorsqu’elle secoue les cailloux, ils se dispersent immédiatement, chacun allant dans une direction différente. Le tas qu’ils formaient est désordonné et instable. En revanche, le puzzle, bien qu’il soit constitué de nombreuses pièces séparées, reste solide et intact si les pièces sont correctement assemblées. Chaque pièce du puzzle dépend des autres pour former une image complète et magnifique.
De même, les Bnei Israël, lorsqu’ils sont unis par la Torah, forment un « puzzle spirituel » : chaque individu brille à sa manière tout en s’insérant dans un ensemble harmonieux. Mais lorsqu’ils sont comme des grains de sable, sans lien véritable entre eux, ils sont vulnérables aux vents du monde.
Une leçon sur l’unité et la spiritualité
Cette parabole nous aide à comprendre la leçon de la Guemara : lorsque les Bnei Israël sont à un faible niveau spirituel, ils sont comme les cailloux ou le sable. Has vechalom, ils peuvent être emportés par le vent des épreuves et des tentations. Mais lorsqu’ils s’élèvent et se rassemblent autour de la Torah, ils deviennent comme un puzzle ou comme les étoiles : solides, brillants, et inatteignables. Rien ni personne ne peut alors les diviser.
Un message intemporel
Ce Dvar Torah nous enseigne une leçon fondamentale : l’unité du peuple juif ne peut être véritable que lorsqu’elle est centrée sur la Torah. Ce n’est pas une proximité physique qui fait la force d’un peuple, mais une direction spirituelle commune, un objectif partagé. Comme les étoiles guidées par une lumière centrale, chaque individu peut briller à sa manière, tout en contribuant à l’éclat collectif.
Que cette Paracha nous inspire à renforcer notre unité autour de la Torah, pour devenir, comme les étoiles, inébranlables et éternels.
Shabbat Shalom !